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Colloque agriculture durable et pesticides Une des dernières étapes avant de s’entendre entre 27

Les représentants de la Commission européenne et des pays membres de l’Union en charge de la santé, de l’environnement et de l’agriculture ont échangé leurs expériences et ont débattu sur les programmes de réduction de pesticides contribuant au développement d’une « agriculture écologiquement responsable et économiquement productive », comme aime bien à le rappeler Michel Barnier.

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Michel Barnier, Ministre de l'agriculture et président de conseil
européen des ministres de l'agriculture (© Terre-net Média)
Mardi 25 novembre Michel Barnier, ministre français de l’agriculture, a réuni à Paris, dans le cadre de la présidence de l’Union européenne, les représentants des états membres de la Commission européenne et du Parlement européen à « la recherche de solutions pour une agriculture durable, écologiquement responsable et économiquement productive ». Le colloque vise à « échanger pendant deux jours à travers quatre ateliers de manière concrète les différentes approches nationales développées pour réduire les risques et l’impact des pesticides ou pour réduire la dépendance des systèmes de production », a ajouté le ministre de l’agriculture.

Ce colloque européen s’inscrit dans la volonté de la présidence française de conclure, d’ici fin décembre, les négociations du « Paquet Pesticides » qui vise à harmoniser les conditions de délivrance des autorisations de mise sur le marché des pesticides et l’amélioration des conditions de leur utilisation.

L’atelier « Comment concilier développement durable de l’agriculture et pesticides » visait à montrer les expériences déjà conduites par quelques états membres, prêts à réduire l’emploi de pesticides à condition de ne pas remettre en cause leur potentiel de production. Les premières politiques environnementales des pays membres historiques de l’Union datent de la fin des années 1980 et du début des années 1990, avec un cout d’accélérateur au début des années 2000. Les moteurs de ces politiques : le constat d’une détérioration de l’environnement et la pression de l’opinion publique. A l’Est, c’est le processus même de l’adhésion des nouveaux pays membres qui pousse ces derniers à se lancer dans des programmes de réduction d’emplois de pesticides, ou tout au moins dans le cas de la Pologne, en faire un bon usage (le degré d’intensification varie en fonction de la taille des exploitations, les deux tiers faisant moins de 10ha !).

Cas de l’Allemagne

Wolfgang Zornbach, du ministère fédéral allemand de l’agriculture, a montré que les allemands disposent d’une « boite à outils » contenant des mesures et des dispositifs pour réduire la consommation de pesticides. Citons entre autre un réseau d’exploitations modèles, la diffusion d’une liste de matériels économes en pesticides, la formation de formateurs et renforcer le conseil etc…

Lors du colloque, l’exemple des Pays Bas montre la capacité du royaume à faire de la réduction de l’emploi de pesticides un projet économiquement viable qui ne remet pas en cause les fondements la production agricole néerlandaise, intensive et à forte valeur ajoutée. Les agriculteurs néerlandais sont ainsi parvenus à réduire de quatre vingt quinze pour cent (eaux de surface) les effets des pesticides entre 2004 et 2010.

Cas des pommes de terre

Autre exemple, le programme gouvernemental lancé sur 2003-2013 pour réduire de 50% la consommation de produits phytosanitaires employés pour lutter contre le phytophtora. Ce programme repose sur une panoplie d’outils mis à la disposition des agriculteurs néerlandais, fruits de la recherche et des expériences de terrain acquises. Et les premiers résultats intermédiaires sont bons.

« Ne pas imposer les modifications culturales par la réglementation mais créer un climat de confiance et de coopération entre les partenaires sont la clé de notre réussite », assure Cees Veerman, professeur de sciences économiques agricoles (Wageningen). « La réglementation doit formuler des objectifs clairs mais pas la façon d’obtenir des résultats. La méthode néerlandaise en matière de politique de réduction des pesticides repose sur la responsabilité des agriculteurs », ajoute t-il.

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